Les trois vieilles
Nous sommes transportés dans un univers relevant du fantastique, des oiseaux empaillés (présent sur le haut du lit en baldaquins) laissent notre imaginaire divagué, nous pouvons penser qu’ils survolent le château des duchesses.
C’est une pièce tout à fait originale. De nombreux thèmes sont abordés en passant de notre société de consommation à la frustration de nos désirs sexuels. Mais ce spectacle nous parle avant tout du dépérissement, de la mort et des instants la précédant. Jodorowsky nous présente une façon d’appréhender la mort différente de la nôtre, que nous n’avons pas. Ses racines sud-américaines se répercutent énormément sur la pièce, la mort est abracadabrante, elle est synonyme de fête. Nous pourrions penser, au début, que cette façon de concevoir la mort appartient au passé et ne nous concerne pas mais pourtant la manière dont la mort est dépeinte appartient bien à notre culture. Dans les premières paroles le spectateur comprend que ces trois femmes ont un passé luxueux et que nous assistons à une histoire finissante. Le décor présent correspond à des ruines avec notamment le paravent dans le coin de la salle qui laisse entrevoir une chambre autrefois ornée et resplendissante de multiples robes mais dorénavant vide et dépérissant. Mais nous remarquons vite que la scénographie n’est pas le seul témoin du déclin de leur univers, les protagonistes eux-mêmes en portent les marques. Traces qu’ils chercheront à dissimuler derrière les apparences mais qui sont à jamais marqués sur leur corps, leur tenues, leur façon d’être. Les marionnettes sont d’ailleurs effrayantes car elles renvoient à la vieillesse. Comme si vieillir signifiait malédiction mais est ce réellement le cas ? La vieillesse était-elle une malédiction ?
Nous pouvons voir cette pièce comme une métaphore d’un monde allant vers sa perte et qui en voulant sauver les apparences ne précipiterait qu’encore plus la déchéance car ce n’est pas en s’attaquant aux apparences que