Le rire uni ou rassemble
Le rire rassemble et unit. En effet, il favorise la complicité des êtres qui s’aiment mais aussi des opposés qui peuvent ainsi trouver des points communs et oublier les préjugés et les conflits personnels. On peut se rappeler du 23 octobre 1995, Bill Clinton, alors président des Etats-Unis, est pris d’un fou rire au cours d’une conférence de presse tenue à New York à l’occasion du 50e anniversaire de l’ONU, en entendant Boris Eltsine traiter les journalistes de « catastrophes ». De plus Rabelais met en évidence en 1534 dans le « Prologue » de Gargantua « rire est le propre de l'homme ». En ce sens, il permet de désamorcer les manifestations agressives en amenant un recul que les gens trop sérieux n'ont pas. Bergson explique également cette facette du rire en attirant l'attention sur le fait que le comique ne dispose pas seulement ce qu'il appelle « une anesthésie momentanée du cœur », mais dans le même temps qu'il détermine la recherche d'une communication et d'une intelligence commune : en ce sens, comme Bergson le rappelle, le rire rassemble : « On ne goûterait pas le comique si l'on se sentait isolé. Il semble que le rire ait besoin d'un écho ». Donc le rire a une