Le sultan
« Le Sultan » est issu du recueil Paroles, écrit en 1946 par Jacques Prévert. Celui-ci est un écrivain du XXème siècle, siècle de l’essor de la poésie moderne. J. Prévert a notamment participé au mouvement surréaliste avec André Breton. Ce poème décrit la vie d’un sultan qui vit dans les montagnes de Cachemire. Mais n’a-t-il qu’une fonction narrative ? N’a-t-il pas une fonction impressive ? Ne fait-il pas aussi passer un message ? Nous essayerons ainsi de montrer en quoi ce poème peut être considéré comme un apologue.
Nous traiterons tout d’abord du fait que c’est un récit bref et plaisant à lire, puisque c’est une partie de la définition d’un apologue. Puis nous analyserons sa portée critique, didactique, que comporte tout apologue.
Premièrement, « Le Sultan » est un récit bref et plaisant à lire. En effet, ce poème de seulement 32 vers raconte une histoire. On y trouve le schéma narratif classique de tout récit :
- situation initiale : Le sultan de Salamandragore mène sa vie : il tue le jour et dort la nuit.
- élément perturbateur : Un jour, il fait un cauchemar qui le réveille en sursaut.
- péripéties : Le bourreau arrive. Il s’ensuit un « dialogue » entre lui et le sultan. Le sultan a décidé de tuer tout le monde.
- élément de résolution : Sa décision est exécutée par le bourreau.
- situation finale : Il ne reste plus que le sultan et le bourreau, qui doit rester et tuer le sultan si celui-ci se rendort. De plus, le récit nous emmène dans un lieu lointain et imaginaire : l’action se déroule dans un lieu oriental « Cachemire », « sultan », « Salamandragore ». Le récit est entraînant, vif, car le nombre de verbes d’action est considérable par rapport à nombre de verbes : environ treize verbe d’actions , tel que « s’endort », « se cachent », « dévorent »,« se réveille », « poussant un grand cri », « arrive »... contre un verbe d’état : « reste ». Le récit est aussi vivant grâce au dialogue au discours direct entre le