Le système de pilotage bancaire
Pilotage stratégique
Le stress test, un instrument exigeant
Exercice encore neuf pour les banques, la pratique du stress test, imposée tout d’abord dans le cadre de la mise en œuvre de la réglementation bâloise, tend à se généraliser comme outil d’aide à la décision et à la gestion. aNNe caroN Coordination des stress tests groupe Crédit Agricole SA
L
es stress test ont connu un développement significatif ces dernières années, d’abord en liaison avec leur intégration dans l’accord Bâle II, puis par l’utilisation qu’en ont faite les banques centrales au cœur de la crise financière. Les stress tests ont alors été présentés comme « l’outil » permettant d’apprécier les besoins en fonds propres des banques face à la crise : la presse s’est largement fait l’écho des stress tests américains menés au printemps 2009, puis de ceux réalisés en Europe quelques mois plus tard. Au-delà de cette utilisation réglementaire, voire politique, les stress tests sont également un outil de pilotage stratégique des différents portefeuilles de la banque. Mais pour les interpréter au mieux, il est indispensable d’en appréhender leurs atouts et limites.
Des avantages indéniables
Ce n’est pas sans raison que les régulateurs ont utilisé cet outil au plus fort de la crise financière pour tenter de cerner les faiblesses potentielles des établissements bancaires. Il présente de nombreux avantages.
À titre d’illustration, l’appréhension du risque sur le portefeuille habitat sera divergente selon les taux d’apport initiaux, la durée initiale, l’ancienneté ainsi que l’objectif du prêt. Le degré de granularité requis dépend néanmoins de la finalité de l’exercice de stress test. Le niveau de détail analysé sera moindre quand il s’agit d’obtenir une vision globale des portefeuilles de l’établissement que lors de l’analyse approfondie d’un secteur, un pays ou encore un produit. La nécessité de descendre finement dans l’analyse met également en