Le théâtre
Marivaux, L'île des esclaves, scènes 1 et 2, 1725
Jean Anouilh, Antingone, extrait, 1944
Jean-Paul Sartre, Les mains sales, 6e tableau, scène 2, 1947
Bernard-Marie Koltès, Le Retour au désert, 1988
Au sein de la littérature le théâtre se présente comme un genre très particulier puisqu'il ne se contente pas d'exister sous la forme de textes écrits, mais demande presque toujours à advenir au travers d'une représentation scénique. Cette particularité implique nécessairement des spécificités propres au texte dramatique. L'auteur des pièces de théâtre doit considérer cette réalité du genre et écrit en fonction de celle-ci.
L'échange avec nos semblables constitue la part essentielle de notre existence, à moins d'envisager une vie d'ermite, et encore (l'ermite se définissant comme tel par une opposition au groupe social) ! On ne peut donc échapper à l'autre et bien que cette nécessaire cohabitation se déroule souvent la moins mal possible, on ne peut ignorer qu'elle tourne très souvent à la confrontation, allant du débat plus ou moins courtois à la confrontation physique la plus violente. Sans entrer dans une réflexion philosophique, notons que la possibilité de contradiction constitue peut-être une nécessité. Cette réalité existentielle du conflit se décline donc en différents degrés, allant de l'échange raisonné et cordial du débat à la violence folle et insensée. Elle se traduit aussi bien dans le cadre privé, familial par exemple, que public et général, on peut songer aux guerres.
Dans la mesure où l'on considérerait que l'objectif de la littérature consiste à représenter la vie humaine et plus particulièrement sa dimension conflictuelle, l'homme étant par essence un animal social, on peut se demander quel pouvoir ces spécificité donnent au théâtre dans le cadre de cet objectif ?
De quelles ressources spécifiques le théâtre dispose-t-il pour représenter les conflits, les débats, les affrontements qui peuvent exister dans les rapports humains ?
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