Le véritable objet du désir peut-il être le désir lui-même ?
Le mot « désir », du latin « sidus » qui veut dire « astre » ou « étoile » auquel on associe le préfixe privatif « de », se définit comme étant un manque visant un but (la satisfaction) au moyen d’un objet. Il semble conscient, là où le besoin est soumis à la simple nécessité. Cependant, comme le suggère l’image de l’astre, il est beaucoup plus difficile à atteindre, à satisfaire, que le besoin.
Notre société est actuellement une société où le désir règne, où l’envie prime. Mais finalement ces désirs ne sont-ils pas creux et superflus ? L’objet du désir ne pourrait-il pas tout simplement être le désir lui-même ?
Cette question demande nécessairement une explication quant aux formes du désir et à son origine. En effet, le désir peut provenir de différentes sources et pas seulement du « conscient » (d’où l’utilisation du modalisateur « semble » dans l’introduction). Il peut provenir de trois sources principales : La raison, l’inconscient et la société. Ces trois pôles définissent le désirable. On pourrait dire, pour la raison, que je désire une chose car je juge qu’une chose est bonne : ici le désir est volontaire. Mais il n’en est pas de même pour les deux autres. Ainsi, Spinoza soutiendra que : « je ne désire pas une chose parce que je juge qu’elle est bonne, c’est parce ce que je la désire que je la juge bonne ». La société et l’inconscient nous dictent des désirs qui échappent totalement à notre volonté, mais qui existent bel et bien. Cependant, le désir n’est pas nécessairement ce que l’on croit qu’il est. Ainsi, on peut aspirer à quelque chose de matériel (par exemple une belle voiture) alors qu’en réalité notre désir est porté sur l’immatériel (succès et reconnaissance d’autrui grâce à la voiture). Pour simplifier, on peut se ramener à la définition de Saint Augustin qui est le premier à avoir distinguer les formes du désirs. Selon lui, il y a trois catégories de