Lean manufacturing
LE CERCLE. Stress au travail, cadences et remise en cause du management font régulièrement la une de l'actualité. Les nouvelles formes d'organisation du travail, comme « lean manufacturing » seraient la cause de ces crises à répétition. Mais qu'en est-il de nos modèles traditionnels ? Sont-ils encore source de progrès ? N'est-il pas nécessaire de les faire évoluer ? Voici des questions fondamentales, dont notre industrie ne peut faire l'économie.
Écrit par
Ludovic_Ott
Voir son profil Les récents événements survenus chez Toyota ou PSA, ont mis le doute sur les méthodes de management et l'organisation du travail des grandes entreprises françaises. Les limites de l'organisation « lean manufacturing » sont pointées du doigt : productivité, rentabilité, objectifs de plus en plus ambitieux, cadences plus élevées, effectifs et moyens réduits, mobilité, sont les causes souvent dénoncées par les syndicats et les médias. L'homme se retrouverait enfermé dans l'étau d'un nouveau cadre de travail, alors que le fondement du « lean » met justement l'homme au coeur du système ? Lorsqu'on connaît les bénéfices, tant sur le plan humain que des performances, générés par cette démarche, on peut s'interroger : le « lean » est-il vraiment responsable de tous les maux ? Le malaise ne vient-il pas plutôt de nos modèles traditionnels ?
Pour mieux comprendre les origines de cette crise sociale, il me semble nécessaire de nous replacer dans le contexte actuel. Nous continuons à subir les effets d'une crise, qui affectent toute l'industrie à l'échelle de la planète. Nous sommes dans une économie mondiale, qui repousse toujours plus loin les frontières de la compétitivité et impose de mettre les produits de plus en plus rapidement sur le marché. Malgré cela notre industrie reste traditionnellement attachée à des modèles d'organisation de type taylorien correspondant à une situation économique révolue. Aujourd'hui, une entreprise se doit