Lecture analytique : le négres de surinam
NB : Cacambo n’est pas le nègre de Surinam mais un compagnon de Candide
I Le refus du pathos
Il s’agit de relever tout ce qui concourt à créer une situation qu’on pourrait qualifier de pathétique puis de montrer, dans un second temps, comment la narration refuse cette voie.
1°) Une situation a priori pathétique
-> Mettre en évidence les éléments qui relèvent du pathétique, c’est-à-dire, en gros :
La situation du personnage: position dans l'espace (à terre) et état physique (vêtements grossiers et incomplets, corps: utilisation de termes qui indiquent l'incomplétude: "moitié, manquait, caleçon, pour tout vêtement, ne...que,etc."), amputation physique et sociale (il est esclave, il n'a pas de nom => pas d'identité), son destin (retour en arrière sur son histoire: vendu par ses parents, déporté d'Afrique en Amérique (Guyane hollandaise), esclave, victime de châtiments.
Le discours rapporté: le fait d'entendre directement l'esclave (paroles rapportées au discours direct), quelques marques d'exclamation (interjection "hélas!"), lexique de la souffrance ou de l'injustice. Le vouvoiement montre une position d'infériorité par rapport à son interlocuteur qui le tutoie.
La réaction du personnage auquel s’identifiera volontiers le lecteur (personnage relais), en l’occurrence Candide: marques de douleur, d'indignation dans les paroles, colère contre
Pangloss. Réaction: sanglots. Tutoiement certes. En même temps, Candide le considère comme son égal, il s'adresse à lui comme à un véritable humain, en essayant de comprendre sa situation et son vécu (interrogatives).
2°) En même temps, on a le sentiment que dans le récit lui-même et que dans les propos de l’esclave, on visait surtout à atténuer ce pathétique.
On montre la réalité dans toute sa brutalité : on fait un simple constat.
Dans le récit lui-même: grande sobriété du ton. Quelques marques de subjectivité, de
jugement