Lerolede l'ecrivain
2011, élections présidentielles au Cameroun
Paris, le 24 aout 2010
En 2008, deux événements majeurs se sont produits au Cameroun : une explosion sociale en février et la modification de la constitution permettant un nouveau mandat au Président Paul Biya aujourd'hui âgé de 73 ans. Deux événements bien sûr liés.
Selon le rapport publié par l'Observatoire des Droits de l'Homme au Cameroun en février 2009 [1], « le Cameroun a été le théâtre de violentes manifestations sociales que les observateurs ont appelé « les émeutes de la faim ». À la différence d'autres pays africains qui ont connu le même type d'évènements (Sénégal, Côte d'Ivoire, Burkina-Faso...), c'est un facteur politique-le projet de modification constitutionnelle, perçu comme une perspective de prolongement de la mauvaise gouvernance du régime du président Paul Biya-qui, conjugué avec la hausse des prix des carburants et des denrées alimentaires, a servi de déclencheur au soulèvement populaire. »
La modification de la constitution vient rompre de manière unilatérale avec celle de 1996, issu des accords de la Tripartite tenue à Yaoundé en 1991 [1a], aujourd'hui remise en cause. Les débats sur la réélection du président Paul Biya alimentent les médias et occupent la place publique. Malgré son âge, de nombreux observateurs sont convaincus que le président en place se représentera pour gagner face à une opposition très affaiblie, voire de connivence. Cependant, certains estiment que le président ne pourra pas aller jusqu'au bout de son septennat et qu'il désignera alors un dauphin pour assurer la stabilité du pays, en évitant ainsi de déclencher des élections à risque. L'hypothèse d'une passation de pouvoir à un membre de la famille est de moins en moins envisagée au sein du microcosme politico-médiatique.
Toute la vie politique actuelle est donc dominée par la question de la succession à la tête de l'État. « L'atmosphère est à la