Les ames forte
Cette phrase que Jean Giono insert dans la préface de Chroniques romanesques décrit parfaitement le texte proposé à l’étude. En effet, la veillée funèbre de « pauvre Albert » semble le moment idéal pour ces trois veilleuses de ressasser « anecdotes » et « souvenirs ». Cependant, loin de tomber dans le dialogisme, Giono présente au spectateur la place des femmes dans les campagnes françaises de 1950.
Comment Giono révèle-t-il les femmes de l’après-guerre à travers le mal ?
C’est au travers d’une mise en scène du mal que l’auteur nous présente ses trois veilleuses, reflet du monde féminin de l’époque.
Pour commencer, la chronique fait part d’évènements fictifs ou historiquement établis qui se suivent dans une ordre plus ou moins chronologique et qui mettent en jeu des personnages eux aussi réel ou imaginaires. C’est tout du moins ce que dit la définition du dictionnaire. Dans l’extrait, les veilleuses font tours à tours le récit d’histoires qui ont marquées la société. De plus, la chronique est souvent rapportée au bruit à travers les termes « cancans », « calomnie », « médisance » ou encore « ragot » comme le signal le Grand Robert. Le texte est là un bon exemple du commérage abordé. Ceci est notamment visible à travers la répétition de la paraphrase « il parait que » ou « il faut dire que » ainsi que l’emploi du conditionnel dans de nombreuses phrases.
La particularité de ce texte est le jeux de voix narrative voulue par Giono qui a souhaité « recourir à un genre qui le distinguerait de ses contemporains » (Le mal, résumé et analyse des trois œuvres au programme par Emmanuel Basset). En