Les aspects comiques d’une pièce de théâtre (texte et représentation) ne servent-ils qu’à faire rire ?
Les aspects comiques d’une pièce de théâtre (texte et représentation) ne servent-ils qu’à faire rire ?
Eléments pour une introduction :
« Le rire est le propre de l’homme », annonçait Rabelais dans son avis au lecteur de Gargantua, mais le rire est-il aussi le propre du spectateur de pièces de théâtre, a fortiori lorsqu’il s’agit d’une comédie ? Que se cache-t-il derrière cette manifestation physique : gaieté, moquerie, cruauté ? Alceste répliquait sur un ton sans appel à Célimène qui amusait sa petite cour par les portraits cruels qu’elle dressait : « les rieurs sont pour vous, Madame, c’est tout dire ». Le célèbre Misanthrope de Molière ne dénonce-t-il pas le rire mal employé? Ainsi, nous pouvons nous demander si les aspects comiques d’une pièce de théâtre ne servent qu’à faire rire. Force est de distinguer pour cette analyse le genre comique du registre du même nom, les dissensions entre ces deux aspects qu’on pouvait croire inséparables étant porteuses de sens. Vous verrons dans un premier temps le comique dans la comédie et la valeur cathartique du rire provoqué. Nous nous interrogerons ensuite sur le sérieux de ce comique qui, par la censure dont il est victime, témoigne de la portée satirique du rire grave. Nous parviendrons alors à définir, après le mariage improbable du « sublime » et du « grotesque » pour reprendre les termes de Victor Hugo, un comique inséparable du tragique qui provoque un rire grinçant.
Proposition de plan :
I Le comique dans la comédie : un rire cathartique (delectare)
1 le miroir inversé
La comédie issue de la tradition latine (Plaute, Terence) se veut miroir du monde : les vices portés sur scène permettent au spectateur de s’en décharger en les tournant en dérision, ce qu’il ne peut pas faire dans la vie. Svt l’occasion d’une revanche de l’esclave sur son maître chez Plaute, que l’on retrouve par ex dans l’Ile des esclaves de Marivaux : ici