Les catholiques et la République

(1871-1940)

Introduction

Faut-il que l’Eglise et l’Etat soient alliés ou bien faut-il les séparer ? La séparation vise à éviter un contrôle de l’Eglise sur l’Etat et par conséquent à instaurer le principe de laïcité et à n’imposer aucune préférence religieuse. Au contraire une alliance Eglise/Etat vise à instaurer un religion d’Etat. Sur cette période (1871-1940), la question est de savoir s’il faut préférer une alliance ou une séparation. L’avenir pour la République n’est t-il envisageable que si elle se débarrasse du « joug » de l’Eglise ? Le mot « liberté » de la devise de la République n’a-t-il de sens que si on évince les obstacle ? Que devient chacun des partis l’un sans l’autre ? Une tolérance mutuelle est-elle possible ? L’Eglise peut-elle survivre après un tel rejet ? A la chute du second Empire on se pose ces questions et elles animent les relations entre Eglise et Etat.

Plusieurs phases se distinguent dans les relations de l’Eglise et de l’Etat entre 1871 et 1940 : une période de laïcisation, une période de séparation et une période de cohabitation.

I-1871- 1894 : Une période de laïcisation

Quelques mois après la fin de l’Empire par la proclamation de la IIIe République en 1871, une Assemblée nationale à majorité royaliste est élu (2/3 des députés sont royalistes). Ce résultat s’explique par le vote de la province très rurale. Mac Mahon dira que c’est « une société de l’ordre morale ». Les parisiens, non contents de ce résultat, déclenchent la Commune. Ils évacuent la haine des catholiques emmagasinée pendant le IInd Empire : les biens de l’Eglise sont confisqués, le clergé déclaré ennemi du peuple…des prêtres seront arrêtés et même parfois exécutés, l’archevêque Darboy subira ce sort. Ces sombres débuts ne sont pas fait pour rapprocher les catholiques de l’idées républicaine.

La même année, peu après la Commune de Paris, se développent des fondations de «