Les choses
L’Argent est un roman d’Émile Zola publié en 1891. C’est le dix-huitième volume de la série les Rougon-Macquart. Le titre qui évoque une entité comme la Terre ou l’Oeuvre fait de cette abstraction le thème principal du récit. Zola y dépeint le capitalisme triomphant en même temps que les prémices financières de l’écroulement final du second Empire. Ce récit n’étudie pas l’argent comme un métal monétaire que l’on thésaurise, contemple et adore. Zola se livre à l’étude des mécanismes spéculatifs. Ce roman aurait pu s’intituler plus justement la Bourse. Pourtant son auteur ne rebute pas le lecteur par des considérations techniques arides. Il a su avec beaucoup d’habileté dramatiser sa fiction inspirée d’événements réels en la transformant en un combat épique.
Résumé du roman : grandeur et décadence de la Banque Universelle
Les titres donnés aux chapitres sont de notre propre invention.
Chapitre 1 : Autour de la Bourse
Le roman commence dans un restaurant à proximité de la Bourse, institution qui va rythmer tout le récit. En 1864, dans les dernières années du second Empire, Aristide Saccard attend le député Huret qu’il a chargé d’une démarche auprès de son frère, le puissant ministre d’État, Eugène Rougon. Zola a réutilisé 1 un des personnages principaux de la Curée. Aristide Saccard avait alors changé de patronyme pour ne pas gêner par ses activités douteuses son frère, homme politique parvenu au faîte du pouvoir. Il avait amassé une fortune considérable dans des opérations immobilières à la suite des grands travaux parisiens du baron Haussmann, avant de la perdre par une succession d’engagements risqués. Toujours animé d’une énergie débordante, et désireux de prendre sa revanche, il a voulu sonder l’attitude du « grand homme » à son égard avant de se lancer dans une nouvelle aventure financière. Le ministre d’État a décidé de lâcher son frère compromettant. En colère, Saccard se rend chez Busch, un