Les critères de vérité
Tentons dans un premier temps de définir la notion de vérité. Elle est l’accord de la pensée avec ce qui est réel, elle vient qualifier leur bon rapport. Mais la vérité n’est pas pour autant la réalité. Elle n’est pas non plus le fait ou la qualité des choses, mais la qualité d’un jugement, authentique, faisant preuve d’expertise. Par exemple dans le domaine artistique, l’amateur ne peut douter de la vérité du peintre.
Indépendamment du réel, la vérité désigne aussi la cohérence de la pensée avec elle-même. C’est-à-dire la logicité d’un propos. La vérité formelle est celle qui ne peut pas se contredire elle-même. Le syllogisme peut être un mode de raisonnement formel. Deux affirmations universelles différentes, appelées prémices, sont rejointes par une synthèse liant ces deux phrases, si le syllogisme est bon : la troisième phrase sera logique et véridique. Par exemple : « Tous les hommes sont mortels. Socrate est un homme. Donc Socrate est mortel ». Mais ce procédé possède des limites. Elles sont poussées à l’extrême dans le livre Rhinocéros de Ionesco, lorsque le logicien, s’enfermant dans un mode de pensées avec un raisonnement si efficace, qu’il en oublie le rapport à la réalité : « Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat.».
La logique est un critère nécessaire pour garantir la cohérence de nos discours, jugements, mais elle ne suffit pas à déterminer la vérité dans son rapport à la réalité. D’où le second critère : la conformité au réel.
Contrairement au premier, ce deuxième critère se base sur le modèle expérimental. Selon Kant, la vérité est la conformité entre ma pensée et ce que je connais de l’objet (à dissocier de ce que l’objet est vraiment). Le philosophe René Descartes, dans son « discours de la méthode » expose son recours au doute méthodique. Dans le but de « trouver la vérité dans les sciences », et de « distinguer le vrai du faux pour voir clair dans ses actions et marcher