Les demandes de reconnaissance de l’autre comme égal

1258 mots 6 pages
C’est à partir de la pensée sociale et politique moderne que se modifie en profondeur le principe même des ordres et des demandes de reconnaissance. Dans la pensée sociale et politique traditionnelle, le problème de la reconnaissance ne se pose pas entre des sujets ou des individus qui aspirent à s’estimer mutuellement en fonction de leurs mérites ou de leurs qualités personnelles. Dans le monde et la pensée aristocratiques, les étalons de reconnaissance définissant « l’attitude honorable » sont déterminés en fonction des « états » hiérarchisés de la société. On trouve ainsi formulée l’idée d’un dédoublement des formes de reconnaissance. Au sein d’un même état, d’un même groupe, les formes de reconnaissance sont symétriques entre les individus partageant en un sens une même nature. En revanche, entre les états, les formes de reconnaissance sont asymétriques : sont justifiées des relations d’estime hiérarchisées qui permettent aux membres d’un état de la société d’apprécier chez les représentants d’autres états des qualités et des capacités. Les dispositifs sociaux et juridiques de reconnaissance entre les États se construisent sur fond d’inégalités naturelles.
À première vue, on ne trouve pas trace d’une authentique politique de la reconnaissance dans l’ensemble de la pensée moderne. Ainsi chez Hobbes, il est présupposé anthropologiquement un rapport d’hostilité réciproque entre des individus soucieux d’assurer leurs conditions élémentaires de survie. Pour cette conception atomistique de la société, la mission de l’État vise essentiellement à instaurer une coexistence pacifique des sujets. Il est vrai, néanmoins, que la justification d’un contrat destiné à mettre un terme à l’autocontradiction de l’état de nature pose déjà les jalons d’une politique moderne de la reconnaissance : en décidant d’abandonner leurs droits naturels au profit d’un tiers – l’État –, les individus, indépendamment de l’appartenance à tel ou tel groupe social, se reconnaissent mutuellement

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