Les etats américains et l'alliance pour le progrès
Lors de la conférence de Bogota en 1948, les États américains ont cherché à consolider leur union au sein de l'Organisation des États Américains (OEA) afin de faire face aux nouvelles préoccupations d'après guerre. Mais au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'égalité souhaitée entre États américains par la Charte de l'OEA, s'est trouvée peu à peu déséquilibrée par la nouvelle place des Etats-unis sur la scène internationale. En effet, par leur rôle de vainqueur incontesté de la seconde guerre mondiale et leur place de première puissance économique, les Etats-unis sont considérés comme étant le maillon fort de l'organisation américaine, et sont en mesure plus que jamais d'imposer leur vision économique et politique aux autres États membres. Cela était d'ailleurs vu comme une nécessité dans cette nouvelle période de guerre froide qui s'est ouvert après la deuxième guerre mondiale, car les États Unis étaient alors à la tête du bloc de l'ouest, violemment opposé à l'influence communiste de l'URSS.
Cependant, le déséquilibre et l'inégalité entre les États membres, ainsi que la prise de pouvoir apparente et définitive des Etats-unis dans l'OEA sont très mal perçu par les sociétés latinos américaines dont l'anti-américanisme se fait beaucoup ressentir depuis l'intervention flagrante des Etats-Unis dans la destitution du président guatémaltèque Arbenz. Cet anti américanisme latent ajouté à une situation économique grave dans certains États de l'hémisphère sud (notamment dans les pays rendus dépendants économiquement des exportations vers l'Amérique) explique en partie l'acceuil qu'a reçu le vice président Nixon, lorsque celui-ci entame sa tournée politique des pays d'Amérique latine en 1958. Surpris de voir autant de violence à leur encontre, les américains vont mettre cela sur le compte de la menace communiste.
Mais comme va essayer de le montrer, le président brésilien Kubitschek, dans sa lettre au