Les femmes américaines durant la première moitié du XXème siècle

A l’image d’Alexis de Tocqueville, les Français qui visitent les Etats Unis au 19ème siècle sont frappés par « l’extrême liberté qui règne dans ce pays entre les personnes de différent sexe ».
Ainsi, suite à son voyage aux Etats Unis, en 1894, Marie Grandin écrit, dans Une parisienne à Chicago « j’avais vécu libre, d’une liberté de pensées, d’allures qui n’allaient plus être admise sur notre sol, où fleurissent toujours les […] absurdes conventions ».
Les Américaines seraient donc plus libres que les Européennes et souffriraient moins de discrimination que ces dernières.

Il m’a semblé bon de partir de cette idée reçue pour examiner les différentes sphères dans lesquelles sont présentes les femmes américaines dans la première moitié du 20ème siècle, à savoir le noyau familial bien sûr, selon l’image traditionnelle de la femme au foyer et maîtresse de maison, mais également dans le milieu du travail, où elles commencent progressivement à s’intégrer.
J’examinerai par ailleurs les changements du statut de la femme aux niveaux politiques et idéologiques, suite aux évolutions qu’elles connaissent dans le foyer et dans le milieu professionnel.
Cet examen me permettra d’établir si cette idée reçue concernant la liberté des femmes est bien fondée, ou si elle est plus à nuancer.

I) Le foyer américain, clé de voute de la société où la femme à sa place naturelle

Pour les Américains, la famille est la clé de voûte de la société. Elle est une communauté qui permet aux individus de se constituer. Pendant longtemps, la répartition des rôles au sein du noyau familial a peu évolué. C’est au père qu’incombe la responsabilité de gagner l’argent du ménage. Il est le bread winner, tandis que la mère, figure centrale de la famille, s’occupe de la maison et de l’éducation des enfants.
Avant le mariage, les relations entre hommes et femmes sont certes plus libre dans la société américaine.
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