Les fonctions de l'art
Sur les fonctions de l’art bien des questions fusent :
"A quoi sert l'art ?", "A quoi l'a-t-on fait servir ? ", "A quoi doit servir l'art ?".
Poser la question "L'art est-il utile ? " peut sembler sacrilège à certains.
Nous devons donc envisager successivement les fonctions esthétiques, humaines, morales et ontologiques.
1. L’ART NE SERT A RIEN La première fonction de l'art est évidemment de produire de la beauté, puisque c'est sa définition. Et la beauté, étant une finalité sans fin, n'a pas d'autre but qu'elle-même. Elle est pure gratuité et infinie liberté. Elle ne doit rien à personne et ne demande rien d'autre qu'elle-même. Elle se suffit à elle-même, sans finalité utilitaire immédiate. L'art est un jeu désintéressé qui se justifie par sa seule beauté. L'art ne sert à rien (à rien d'autre que lui-même). Il est un luxe totalement inutile, mais dont l'homme ne saurait se passer pour continuer à devenir ce qu'il est.
Il est gratuit et désintéressé. Selon Kant "le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée et libre". Est beau ce qui porte en soi sa propre fin "le beau est ce qui est reconnu sans concept comme l'objet d'une satisfaction nécessaire".
2. MAIS IL EST INDISPENSABLE POUR VIVRE L'art est au service de la vie. Ce n'est pas une pure gratuité, puisqu'il est l'expression nécessaire de l'essence de la vie. L'art seul nous permet de vivre la vie pleinement.
Nul autant que Malraux n’a mieux su revendiquer la grandeur de l’art. L'art a une fonction essentielle qui est de révéler à l'être humain sa grandeur et sa dignité. J’entends toujours sa voix inoubliable proclamer avec émotion : "On peut aimer que le sens du mot art soit : tenter de donner conscience à des hommes de la grandeur qu'ils ignorent entre eux. Dans le soir où dessine encore Rembrandt, toutes les ombres illustres et celles des dessinateurs des cavernes fixent la main