Quel niveau fixer pour les frais d'inscription à l'université ?

L'importance et la qualité de la recherche et de l'enseignement supérieur constituent un enjeu majeur dans la course à la croissance des économies développées. « Dynamiser l'économie de la connaissance » pour devenir « l'économie de la connaissance la plus dynamique du monde » est ainsi un des objectifs de la stratégie de Lisbonne 2000-2010 au niveau européen. Ces dernières décennies, l'Europe a en effet pris du retard au regard du développement rapide des systèmes universitaires américains ou asiatiques. Au sein de l'Union Européenne (UE), la France accuse de profondes lacunes en la matière, malgré des efforts importants engagés ces dernières années

La présente note vise dans un premier temps à démontrer que la question du financement est la clé de compréhension des problématiques de l'enseignement supérieur. Elle interroge ensuite le système sur son efficacité, notamment du point de vue de l'égalité des chances. Enfin, en s'inspirant notamment des modèles existants dans des pays développés, elle décrit les atouts, les limites ainsi que les mesures d'accompagnement qui découleraient d'une augmentation des droits d'entrée aux universités.

Le financement comme clé du système universitaire

Un des problèmes essentiels de l'université européenne réside dans l'insuffisance de ses financements. 1,2% du PIB des pays de l'UE sont destinés à l'enseignement supérieur contre 2,6% aux États-Unis et 2,3% en Corée du Sud. Si les pays scandinaves dépensent 1,8% de leur PIB pour l'enseignement supérieur, la France comme l'Allemagne et le Royaume-Uni plafonnent à 1,1%. Ainsi quand les États-Unis consacrent 20 000 € à chaque étudiant, la France et ses voisins n'en offrent que 10 000. L'université française, et européenne, apparaît largement sous-dotée par rapport à ses consœurs d'Amérique du Nord, ce qui entraine un impact majeur sur la qualité de leur recherche, de l'innovation, du transfert