Les féministes
Depuis les années 1970, un tournant s'est produit. Jusque-là, on considérait que les femmes participaient à la nature d'êtres humains universels. Depuis, un autre courant, surtout représenté en Amérique du Nord, considère que les femmes doivent être protégées par rapport à des qualités propres tenant à la biologie, ou à la possibilité d'avoir des enfants. Cette tendance présente des risques : dans l'histoire, en effet, on a vu que les différences entre hommes et femmes étaient surtout invoquées au détriment des femmes. D'autre part, ces supposées différences de genre n'existent peut-être pas dans la nature, mais sont surtout d'ordre culturel et établies au profit du pouvoir en place. C'est ce que veut dire la fameuse citation de Simone de Beauvoir : «On ne naît pas femme, on le devient». D'autre part et surtout, il faudrait arriver à prouver que cette différence, essentiellement fondée sur des facteurs biologiques, transcende toutes les autres : la race, l'âge, le quotient intellectuel, la condition économique, etc. Une autre tendance, plus culturelle, part du principe que les femmes sont particulièrement sensibles à des phénomènes tels que les violences conjugales, les enfants, l'éducation etc. elles seront donc mieux placées pour résoudre les problèmes propres à ces domaines et l'ensemble de la société en bénéficiera. Mais on peut objecter que les femmes au pouvoir ne privilégient pas nécessairement particulièrement les problèmes dits féminins. D'autre part, cette tendance tend à présenter les femmes comme une minorité, non pas évidemment arithmétique, mais sociologique.