Les grandes idées des lumières
Rappelons-nous à grands traits les acquis du Grand siècle (XVIIe) à partir desquels s’engage le combat des Lumières, un combat qui sera à la fois de rupture et de continuité.
Le XVIIe siècle s’achève dans un tourbillon d’idées mais aussi dans une atmosphère de conflit généralisée. La crise est à son comble : crise des idées politiques et sociales, guerres et crises des États, crise des idées et des sentiments où s’affrontent newtoniens et cartésiens... Sa fécondité, il la doit cependant en grande partie à ses crises. Dans sa poursuite des remèdes contre celles-ci, dans sa lutte contre les forces de dissociation et de destruction, l’homme multipliait ses inventions dans tous les domaines et se dépassait. Nations et individus s’affrontant et rivalisant accentuaient leurs caractères propres, leurs créations particulières, les échangeaient, s’éveillaient par comparaison à des créations nouvelles et les multipliaient.
Bref, il est indiscutable que s’accomplit dans ce siècle comme une mutation de l’espèce humaine. Un siècle qui a vu le bourgeois s’affirmer progressivement, s’accroître l’individualisme et s’ébaucher la figure de l’honnête homme, un siècle qui a vu s’épanouir le capitalisme commercial et croitre le capitalisme industriel, un siècle qui a vu atteindre leur perfection propre le mercantilisme et la monarchie absolue pendant que naissait le régime parlementaire après la Révolution anglaise, celle de 1688, un siècle qui a vu l’apogée du baroque et du classique, Shakespeare et Racine, Rubens et Poussin, un siècle qui a produit Galilée, Descartes et Newton, le rationalisme