Les grandes épidémie et la civilisation des moeurs
Il s’agit d’un article écrit par Johan Goudsblom, sociologue néerlandais, dans lequel l’auteur reprend un travail effectué par Norbert Elias sur les grandes épidémies et leur influence sur la civilisation. Nobert Elias est un sociologue allemand du XXème siècle devenu célèbre pour son œuvre sur le processus de civilisation.
Dans ce document, l’auteur cherche à montrer que le processus de civilisation de la société n’a pas été permis grâce aux règles d’hygiène et aux progrès de la science mais surtout grâce à des phénomènes sociaux répondant aux épidémies.
Nous considérons nos propres manières saines et nous pensons qu’elles sont établies de façon rationnelle comme la conséquence d’un savoir scientifique et pratique sur la prévention des maladies. Cette idée est anachronique car au lieu de s’attacher à des faits historiques, on projette dans le passé des idées contemporaines. C’est d’abord la manière dont les gens se conduisent les uns envers les autres qui a changé, comme a changé leur sens de la pudeur et de la délicatesse, en réponse à des événements, comme la présence des épidémies en Europe.
Problématique : Comment les grandes épidémies sont elles à l’origine de grands changements sociaux ayant permis la naissance de principes d’hygiène ?
Pour répondre à cette question, Elias se base sur l’étude de traités de savoir vivre, notamment ceux d’Erasme, qui était un humaniste du XVIème siècle.
Ce texte examine alors les réponses sociales aux quatre grandes épidémies qui ont marquées l’Europe entre le XVIème et le XXème siècle, soit la lèpre, la peste, la syphilis et le choléra.
-La première épidémie étudiée est la lèpre, maladie qui remplissait l'imagination d'horreur. Pour les gens de l’époque, il s’agissait d’un châtiment envoyé par Dieu. On observe une véritable lutte contre les lépreux par la mise en place de nombreuses mesures : port de vêtements spécifiques, isolement, exclusion et