Les idées sauvent le monde.
Je crois que si le chaos ne s’est pas répandu tout à fait partout pour l’instant, on le doit aux idées et aux dynamiques-bien réelles, elles- qu’elles inspirent. Je crois que l’on peut diviser les hommes en deux ensembles assez distincts : ceux qui pensent que la dignité des hommes résident dans leur attachement à des idées et ceux qui pensent qu’elle réside dans leur détachement vis-à-vis d’idées et de valeurs qu’ils qualifient d’illusoires. Les premiers considèrent que construire un sens à sa vie se fait grâce à des idées, les seconds font fi de la force des idées puisque les illusions n’en n’ont pas beaucoup et pensent de toute manière que même en étant réelles, elles n’en auraient pas assez pour résister à l’épreuve de la vie. Pour les premiers, notre destination est suprasensible et supérieure à toute quotidienneté tandis que les seconds ne voient rien au-delà de notre nature sensible et ne connaissent d’autres gloires celles du conatus, leur seul velléité volontariste consistant à s’insérer au mieux dans une Nature faite de la même nature organique pourrissante qu’eux-mêmes.
Si l’homme est, comme disait Pascal, « jeté dans le monde », se laisser vivre et chahuter par la Fortune en en tirant la joie des imbéciles qui ne parviennent à jouir que des satisfactions de l’Absurde, tout ceci sous prétexte que c’est le seul moyen d’échapper aux illusions de la Raison et à son lot de souffrances, ce n’est pas ce qu’on appelle être malin. C’est être un