Les impacts géographiques des éruptions volcaniques
Introduction
Le 26 octobre 2010, le volcan Merapi, situé au centre de l’île de Java (Indonésie), émet pendant près de deux heures 8 coulées pyroclastiques ou nuées ardentes. Ces événements marquèrent le début de la plus forte éruption du volcan depuis 130 ans. Le 4 novembre, des coulées pyroclastiques font plus de 150 victimes à plus de 15 km du sommet. A la fin novembre, les premières expertises estiment à 150 millions de m3 le volume total de matériaux volcaniques éjectés. Les espaces verdoyants couvrant les flancs du volcan ont été recouverts par les tephras grisâtres, et les vallées radiales ont été comblées par plusieurs dizaines de mètres de dépôts pyroclastiques. En l’espace de quelques jours, les états de surface des flancs du Merapi ont été entièrement modifiés. Les conséquences de l’éruption ne jouent pas qu’à la seule échelle locale, mais s’inscrivent dans une géographie plus vaste : les aéroports des villes voisines du Merapi (Yogyakarta au sud, Surakarta à l’est) ont été fermés. En outre, le 8 novembre, certaines compagnies aériennes ne desservaient plus l’aéroport de Jakarta, située 400 kilomètres à l’ouest du volcan, en raison de l’important panache éruptif. Si le trafic aérien n’a été limité que de manière ponctuelle suite à l’éruption du Merapi, il l’a en revanche été beaucoup plus longtemps, et sur la quasi-totalité de l’Europe lors de l’éruption de l’Eyjafjöll (Islande) en avril 2010. Une éruption volcanique désigne l’éjection du magma à la surface de la Terre, à l’état solide (cendres, bombes, blocs), liquide (lave) ou gazeux (SO2, CO2). La durée des éruptions varie de quelques heures ou jours (dynamiques explosives), mais peuvent s’étendre sur plusieurs années, telles les dynamiques effusives ou explosions quotidiennes dans le cadre d’une activité strombolienne ou vulcanienne. Ainsi le Piton de la Fournaise (île de la Réunion) est en éruption quasi-permanente,