Les jeunes sur le marché du travail il ne fait pas toujours bon d’être jeune sur le marché de l’emploi. Ces nouvelles recrues, fraîchement débarquées du système éducatif, sont les premières à subir les revers de conjoncture économique et les modifications des normes de l’emploi. Les jeunes occupent une position particulière sur le marché du travail par rapport aux autres actifs : taux de chômage élevé, forte proportion d’emplois de courte durée, phénomènes de « déclassement », salaires faibles à diplôme équivalent. On attribue généralement ces caractéristiques à la spécificité de la phase de primo-insertion sur le marché du travail. Mais une grande partie d’entre elles s’explique en réalité par le fait que, de par leur position d’entrants, les jeunes sont placés au cœur des tensions conjoncturelles et des mutations structurelles du marché du travail. Analyser l’insertion professionnelle L’analyse économique de l’emploi des jeunes s’appuie généralement sur la notion de « processus d’insertion », entendu comme succession d’étapes au terme de laquelle les individus ne doivent théoriquement plus être distinguables les uns des autres. La plupart du temps, la dynamique d’insertion est analysée comme l’ajustement entre la productivité des jeunes et le coût de leur travail. A la sortie du système scolaire, les jeunes rencontrent des difficultés tant qu’ils n’ont pas acquis les compétences leur permettant d’aligner leur productivité sur leur taux de salaire, soumis aux minimums légaux et conventionnels. La plupart des mesures de la politique de l’emploi à destination des jeunes se sont appuyées sur cette conception et ont proposé des formes d’emploi destinées à accélérer l’insertion des individus en abaissant le coût de leur travail en contrepartie d’une formation et/ou d’une expérience professionnelle.
Cependant, l’analyse de l’emploi des jeunes ne saurait se limiter au seul « processus d’insertion ». D’autres dimensions sont à prendre en compte, en