Commentaire composé

Dans son poème Les larmes se ressemblent, qui s’inspire d’ une réalité historique, Aragon fait une comparaison de la première et de la seconde guerre mondiale. Il évoque ses propres souvenirs, puisqu’il a participé activement aux deux guerres.
Nous verrons tout d’abord comment Aragon compare les deux guerres en assimilant la souffrance des français à celle des allemands, à travers un poème construit sans unité chronologique. Puis, nous étudierons la place que prennent les souvenirs du poète et la dénonciation qu’il fait de la guerre. Enfin, nous verrons en quoi ce poème fait référence à Apollinaire(internet) en utilisant le mythe de la Lorelei et en imitant la poésie apollinarienne.

La situation des allemands ressemble à celle des résistants français d’où le titre comparant les larmes des deux vaincus. En effet, Aragon compare la première et la seconde guerre mondiale, mais plus précisément les deux défaites et les deux vaincus : les héros de la première guerre mondiale deviennent les victimes de la seconde et réciproquement. Les Français et les Allemands ont tout deux connu la défaite et leur souffrance en tant que vaincus se ressemble : « Quand il te faut la voix des faux prophètes / Pour redonner vie à l’espoir perdu » (vers 15 et 16). Ici, Aragon fait sans doute allusion aux dirigeants respectifs des deux pays en employant le terme de « faux prophètes ». Chacun cherche une raison de se rattacher à la vie, de continuer d’y croire et avec leurs promesses ces « faux prophètes » allument dans les yeux des citoyens une lueur d’espoir. Dans les deux cas même la paix est cruelle : « On trouvait parfois cette paix cruelle » (vers 7). L’oxymore « paix cruelle » souligne l’absurdité et l’aspect paradoxal de la situation. En effet, même pour les vainqueurs, la situation ne parait pas satisfaisante : « les regards bleus des vaincus sont gênants » (vers 26). Une certaine culpabilité semble émaner de la victoire des français face aux