Les Mains libres - Voyages
Le recueil nous entraînent dans un espace-temps onirique avec des lieux irréels et fantasmés.
Beaucoup de dessins du recueil sont consacrés à des lieux, des paysages et beaucoup de poèmes font aussi référence à des lieux, pas forcément visibles, mais tous traduisent la volonté d’exprimer le monde tel qu’il est, tout en faisant appel à l’imaginaire
Des « images-tableaux » : beaucoup de dessins de MR ont une ambition réaliste mais il rajoute très souvent des éléments surprenants et insolites voire fantastiques et ce sont ces éléments qui retiennent l’attention d'Éluard et déterminent son illustration. Une illustration qui réforme donc la logique linéaire du discours et qui passe davantage par des images essentiellement visuelles, des « images-tableaux ». Ce sont des poèmes qui deviennent alors une suite de notations brèves et d’images fondées sur la richesse sonores des mots et sur la diversité sémantique : ils mettent en valeur ce que connotent les dessins de MR.
EX : « Le Château d’If » (p.94) : il traduit le caractère massif du bâtiment « grande maison » avec un aspect théâtral notamment suivant les mots « décorés » et « toiles » qui renvoient à cette scène de théâtre ainsi que le personnage qui semble étonnamment bien préparé comme pour une entrée en scène. Pourtant le mot « araignée » apporte une touche de négligence, d’abandon voire de vide. Marqué aussi par les allitérations en [k] ou assonance en [o]. Le poème s’accorde au dessin d’un lieu à partir de l'imaginaire.
« Objets » (p.26) : Le dessin décrit de nombreux objets disparates, en désordre dans un lieu qui ne semble pas réel. Le but de Man Ray étant de chercher une analyse psychique. Éluard, lui, voit plutôt ce dessin comme sa chambre qu'il exprime au vers premier « Dans la chambre que j'habite ». Endroit généralement très semblable au dessin. Le troisième vers « J'entre au bois diamant » relève plutôt « du bois dormant » où tout repose.
Le lieu