Les marginaux et la société
Sommes-nous capables de vivre en marge de la société, et, si oui, en avons-nous le droit? Le sujet pose à la fois une question de fait et une question de droit. en fait/en droit
La société dont il est question ici est-elle l'ensemble de l'humanité (" la société des hommes "); ou une société particulière, un milieu de vie structuré et spécifique dans lequel est intégré un individu dont les rapports avec ses semblables sont réglés par des conventions plus ou moins fixes et contraignantes (" la société française " par exemple)?
Vivre en marge de la société peut consister à vivre à l'écart de tout commerce avec ses semblables, ce qui suppose un isolement physique, une marginalité spatiale, géographique; ou encore, vivre hors normes, c'est-à-dire en non conformité avec les moeurs, les lois ou les valeurs du groupe social auquel on appartient, ce qui suppose un isolement moral, une marginalité culturelle, idéologique.
Mais "vivre", est-ce simplement survivre physiquement; ou (bien) vivre, s'épanouir, développer son potentiel?
Problématique
Attention à ne pas faire une interprétation trop étroite du sujet. L'analyse des termes du sujet révèle un ensemble de problèmes irréductibles les uns aux autres:
Pouvons-nous être matériellement indépendants des autres? (Autarcie)
Pouvons-nous avoir le choix de nos règles de vie, de nos valeurs? (Autonomies)
La société permet-elle la pluralité des valeurs, la marginalité? (Tolérance).
La société force-t-elle éventuellement la mise au ban de certains individus? (Exclusion)
On peut donc reformuler le sujet de la façon suivante:
Dans quelle mesure un être humain est-il capable de survivre dans l'isolement physique, sans contact avec le reste de l'humanité? Si c'était le cas, serait-il capable de développer son potentiel proprement humain?
Dans quelle mesure une personne est-elle capable de vivre sans se conformer aux règles et aux valeurs de la société à laquelle elle appartient?