Dissertation

A la suite des Confessions de Rousseau, de nombreux autres grands écrivains ont tenu à l’idée de faire partager leurs mémoires au monde. Pour les auteurs des textes du corpus, l’autobiographie est une occasion de se rappeler et de raconter les moments marquants de leur propre existence, et de laisser ainsi une trace pour la postérité mais aussi pour alimenter les réflexions des générations futures. Cependant, tous n’épousent pas le même point de vue, en particulier quant au contenu d’une telle autobiographie et sur la part de vérité qu’elle doit contenir pour en rester une et ne pas devenir une fiction. La posture adoptée par chaque auteur quant à cette question de la vérité détermine les objectifs poursuivis et le contenu de leurs œuvres autobiographiques ainsi que la valeur, personnelle ou universelle, que le public leur accordera dans l’histoire de la littérature.

Le point de vue de chaque auteur (Rousseau, Chateaubriand, Sand et Quinet) sur ce qu’est une autobiographie fera l’objet d’une courte analyse avant de proposer des réflexions personnelles quant à la question de savoir si l’intérêt principal d’une autobiographie est de dire toute la vérité sur son auteur ou s’il est ailleurs.

Les auteurs étudiés ont différentes conceptions de ce que doit être une autobiographie.

Jean-Jacques Rousseau, dans les extraits des Confessions et des Rêveries d’un promeneur solitaire à notre disposition, fait part de son projet autobiographique consistant à entreprendre de ne dire rien que la vérité sur sa vie passée, ce qu’il prétend avec orgueil et suffisance qu’aucun autre homme n’aurait jamais fait avant lui. D’aucuns pourraient, avec raison sans doute, stigmatiser cet égocentrisme surdéveloppé. Rousseau insiste sur l’importance de la vérité en ces termes : « Je serai vrai ; je le serai sans réserve ; je dirai tout ; le bien ; le mal ; tout enfin ». Il entend livrer et laisser au monde à titre posthume un portrait véridique de sa vie et de sa