Rousseau
Nous allons nous pencher sur les préambules des Confessions de Rousseau c’est-à-dire sur la version officielle de cette œuvre et sur le préambule de Genève qui a été dans un premier temps censuré pour ensuite n’être publié qu’en 1850. On a porté notre axe de réflexion sur ces deux textes car ils sont représentatifs des différents enjeux de son projet autobiographique qui est autant unique sur la forme que sur le fond. Son autobiographie s'inscrit certes dans une tradition (cf. St Augustin, Rabelais, Montaigne) mais le but affiché est différent : l’auteur ne cherche pas à donner de morale ou d’encourager une conversion. Il s’agit plutôt ici de peindre un homme dans sa vérité, en mettant l’écriture au service de celle-ci.
Mais avant tout, il est important de mentionner le contexte dans lequel Rousseau écrit son œuvre. En effet, en 1762 c’est-à-dire quatre ans avant l’écriture des Confessions, l’auteur fut condamné pour ses œuvres l’Emile et le Contrat Social et fut contraint de s’exiler. Cette condamnation justifie l’écriture de son œuvre mais pas seulement.
A la lecture de ce préambule, nous pouvons nous demander quel portrait Rousseau cherche –t-il à dresser de lui ? De même quelles sont ses intentions en écrivant ce projet ? Et quels sont les procédés mis en place par l’auteur ?
Dans un premier temps, nous nous axerons sur le caractère inédit et unique de son projet autobiographique. Ensuite, nous verrons que Rousseau met en place d’une manière spectaculaire son projet en évoquant le Jugement Dernier. Pour finir, nous nous pencherons sur le coté paradoxal de ce préambule notamment sur l’orgueil et l’égocentrisme de l’auteur.
Les Confessions sont le récit de la vie de Rousseau de 1712 à 1765. Dans la Première partie de l’ouvrage – les livres I à VI – l’auteur décrit sa jeunesse, de sa naissance à Genève jusqu’à son établissement à Paris, en 1741; dans la Deuxième partie, il relate les aléas de sa carrière d’auteur, de ses débuts dans