Les nouveaux défits de l'industrie automobile mondiale
B. Bensaïd1
1 Institut français du pétrole, Direction Stratégie-Économie-Plan, 1 et 4, avenue de Bois-Préau, 92852 Rueil-Malmaison Cedex - France e-mail : bernard.bensaïd@ifp.fr
Résumé — À l’aube de l’an 2000, le secteur automobile a été le théâtre d’opérations de fusions et d’inno- vations technologiques majeures sous la pression de contraintes environnementales de plus en plus lourdes. Les différentes opérations de rachat entre groupes automobiles visent à réaliser des économies d’échelle par le biais d’une politique de plates-formes et de mise en commun des moyens logistiques et à atteindre une «dimension internationale» permettant de rivaliser avec les grands constructeurs sur le marché mondial, tout en augmentant la rentabilité financière pour satisfaire les actionnaires. Cependant, les fusions sont souvent des opérations difficiles à mettre en œuvre : en effet, certaines n’ont pas abouti ou se sont mal déroulées. Les chocs culturels, les appétits hégémoniques des partenaires et les concurrences internes ne favorisent pas la réussite des rapprochements. À titre d’exemple, BMW a eu de nombreuses difficultés avec Rover, commeGeneral Motors avec Saab, qui n’arrive pas à sortir durable- ment du rouge. Par ailleurs, il faut prendre garde au «gigantisme» qui, dans certains cas, peut entraîner la perte d’identité et une moindre réactivité du constructeur. Comme dans le secteur pétrolier, la multiplica- tion des rapprochements dans l’industrie automobile fait apparaître des «supermajors» (General Motors, Ford, Toyota, Volkswagen, DaimlerChrysler, Renault-Nissan) mais restreint le terrain de chasse pour les autres constructeurs de taille plus modeste, notamment européens, tels que Fiat, PSA, BMW/Rover, etc. Dans le domaine de l’environnement, des événements majeurs d’un point de vue technologique se sont produits en 1998-1999, dont notamment la commercialisation de la première voiture «hybride», la Toyota Prius,