H INITIAL

—MOTS FRANÇAIS D’ORIGINE LATINE —MOTS FRANÇAIS D’ORIGINE GERMANIQUE (où le h sera réellement « aspiré » jusqu’au XVIe siècle).

Source de l’extrait qui suit :
Henriette WALTER, L’aventure des langues en Occident. Leur origine, leur histoire, leur géographie. Paris (Éditions Robert Laffont), 1994, p. 240]

Les ultimes effets d’une consonne disparue

Alors que le latin parlé des légionnaires romains ne connaissait pas la consonne h, qui ne se prononçait plus en latin déjà du temps de Cicéron (dans HOMO, HONOR, HORA, le H- était déjà seulement graphique), la langue qui devait devenir le français allait acquérir cette consonne du fait de l’influence germanique, dans des mots comme hache, haie, halle, hameau, hanche, harde, honte, housse, hutte, où le h s’est longtemps prononcé comme le h de l’anglais house. Tous ces mots se prononcent aujourd’hui comme s’ils commençaient par une voyelle, mais ce h, inexistant à l’oral, continue néanmoins son action en empêchant la liaison et l’élision : si on dit les-z-hommes mais les haches (sans liaison) et les-z-heures mais les hanches, c’est parce que, dans les mots venus du latin importé en Gaule, cette consonne n’a jamais été prononcée, tandis que dans les mots germaniques la consonne h se faisait autrefois entendre. Au cours de son histoire, le français a encore emprunté d’autres mots commençant par un véritable h à diverses langues, comme harem à l’arabe, hussard au hongrois, harakiri au japonais ou hamac à l’arawak, mais on constate que, sur 121 mots d’usage courant de ce type, 105 nous ont été fournis par le germanique411.

411 WALTER Henriette et WALTER, Gérard, Dictionnaire des mots d’origine étrangère, Paris, Larousse, coll. « Références », 1991, 413 p., notamment p.