Les pensées ethnologique et politique de François Duvalier

La pensée ethnologique haïtienne, tout comme de nombreuses autres disciplines scientifiques, n’a pas été forgée d’un jour au lendemain. Pour certains dont André Marcel d’Ans, cette pensée « apparait comme étant consubstantielle à l’histoire d’Haïti », parce que « les évènements qui ont engendré l’indépendance du pays semblait être le produit d’une lutte de classe ». En d’autres termes, cette lutte loin d’être considérée comme une lutte anti-esclavagisme, anti-colonialisme et autres, était à un juste titre, une lutte anti-ségrégationnisme, lutte anti-blancs. En ce sens, depuis 1804 jusqu’à l’occupation américaine en 1915, toutes les constitutions qui ont été adoptées, interdisaient a n’importe quel blanc d’avoir la nationalité haïtienne, sinon que des africains, et les descendants des indiens. Pour d’autres, la pensée anthropologique haïtienne a commencé son trajet à partir de 1885 avec la parution du fameux ouvrage d’Antenor Firmin intitulé ‘’De l’Egalite des races humaines’’ en réponse à Arthur Gobineau qui avait écrit ‘’De l’Inégalité des races humaines’’. Ensuite, cette pensée allait être alimentée et approfondie par un panorama ethnologique à partir des années 1930, avec des anthropologues comme Jean Price-Mars, Jacques Roumain et autres qui se réclamaient de l’Indigénisme ; les trois D : Louis Diaquoi, François Duvalier et Lorimer Denis qui se réclamaient, eux du Noirisme. En fait, que l’ethnologie haïtienne a commencé en 1804 ou en 1885, l’important c’est qu’il est de l’ordre actuel de parler d’ethnologie haïtienne. Et celle-ci s’est développée en rapport avec les contextes politique, social et culturel par divers penseurs dont François Duvalier qui avait du même coup accédé à la présidence du pays. En quoi consiste sa pensée ? En quoi celle-ci est de l’ordre ethnologique et anthropologique ? Ses réalisations ethnologiques, ne sont-elles pas à la base de son assertion au pouvoir en 1957?