Les suds
Les pays les plus pauvres ont d'abord été désignés par le terme fédérateur de « tiers-monde » (après la décolonisation), puis par l'expression « pays en voie de développement » (PVD), sans doute trop optimiste, ou celle de « pays sous-développés », franchement péjorative. À ces dénominations, on préfère désormais le mot « Suds », plus neutre, qui exprime la dualité Nord-Sud entre pays riches et pays pauvres.
À quelques exceptions près (l'Australie et la Nouvelle-Zélande), les pays développés (on parle aussi de pays industrialisés ou de pays développés à économie de marché, PDEM) sont en effet situés au nord de la planète.
Quelle est la réalité des disparités Nord-Sud ? La diversité des situations des pays du Sud ne conduit-elle pas à parler plutôt « des Suds », au pluriel ? En quoi le Brésil est-il emblématique de ces écarts de développement ?
1. Quelle est la réalité des disparités Nord-Sud ?
• L'évaluation des écarts Nord-Sud repose sur plusieurs indicateurs : le PIB/habitant, qui mesure les performances économiques du pays ; l'indicateur de développement humain (IDH), qui intègre à la fois le PIB/hab., l'espérance de vie et le niveau d'éducation des populations ; enfin, l'indice de pauvreté humaine, l'IPH, qui permet d'établir des distinctions plus fines, en tenant compte de la longévité, du pourcentage d'analphabètes, de la malnutrition infantile.
• Globalement, la production de richesses reste concentrée au Nord : les pays industrialisés produisent 80 % du PIB mondial. Les 1 % les plus riches de la planète ont un revenu équivalent à celui des 57 % les plus pauvres.
• Plus de 1,2 milliard de personnes vit au-dessous du seuil de pauvreté (moins d'1 dollar par jour). Ceci se traduit par une espérance de vie moins grande, un accès aux soins difficile, une moindre scolarisation et une grande précarité : 18 % de la population mondiale n'a pas facilement accès à l'eau potable, une personne sur trois n'a pas