L’amitié commence très tôt dans l’enfance et l’un des signes de son importance se manifeste par la hâte qu’ont les petits, depuis la maternelle, de retrouver leurs camarades pour la rentrée des classes. Ces liens noués dans l’enfance, laissent des traces durables, souvent avec l’encouragement des parents, et parfois avec celui des enseignants qui y voient un élément de socialisation et de réassurance pour l’enfant devant l’inconnu de l’école.
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C’est ce dont témoigna, en début d’année, une petite fille de mon proche entourage dans une rédaction qui avait pour sujet : « C’est le jour de la rentrée, vous êtes content de retrouver un camarade connu. » Elle écrivit : « Demain, c’est la rentrée, je suis triste car les vacances sont finies et mon cartable n’est plus vide […] Le lendemain matin, maman avait préparé le petit-déjeuner habituel, papa lisait son journal et moi, j’avais le moral à zéro. Arrivée à l’école, j’avais déjà repéré mon ancienne classe quand, tout à coup, j’aperçois Camille, c’est ma meilleure amie depuis toujours. J’étais tellement contente d’être avec Camille que j’avais même oublié ma mauvaise humeur, j’étais plutôt contente de cette rentrée en cm2. »
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Si les partenaires de ces premières années d’apprentissage de la vie ne disparaissent jamais de notre souvenir, la place qu’ils y ont tenue demeure difficilement repérable. La mémoire des détails revient avec le temps pour qui réalise de quelle façon biscornue les choix qui ont inauguré les premiers liens d’amitié orientent ceux des amitiés adultes. Il faut, certes, se donner un peu de mal pour dépasser les apparences qui rendent le rapprochement avec le passé méconnaissable. Quant aux modalités de ruptures dans l’amitié, on peut également s’apercevoir qu’elles reproduisent certains épisodes d’enfance, notamment en cas de départ ou d’éloignement. En matière d’amitié, les questions se posent généralement dans l’après-coup de la rupture ou de l’interruption, en prenant appui sur les réactions qui