1.

Aujourd’hui encore, j’étais là, à l’aube de mes 17 ans, assise aux côtés de Marilyn. Elle était intelligente bien que quelque peu naïve. « Des milliers de gens descendaient dans les rues… » M. Brooks était un homme relativement ennuyant ; ne sachant captiver ses élèves. Pour preuve, regardez nos visages, ils n’étaient pas plus expressifs que ceux de vulgaires zombies putrides.
J’avais vraiment hâte que cela se termine. Et apparemment, Pete était du même avis. Certains ricanaient dans le fond et Alexis venait de se réveiller. Il dormait toujours pendant le cours de français, et ne s’intéressait qu’à la mythologie. Au moins, il était incollable là-dessus.
Il était 9h15 quand je décidai de sortir du cours pour aller aux toilettes. Bien sûr, ce n’était qu’une excuse. Toutes les excuses sont bonnes lorsqu’il s’agit de manquer cinq petites minutes de français. Et M. Brooks ne voyait pas d’inconvénient à ce que l’on sorte sans rien demander.
Lorsque je poussais la porte pour entrer, tous me regardaient. A vrai dire, j’étais leur seule distraction. M. Brooks continuait de parler mais personne ne l’écoutait. Personne sauf Marilyn. Elle était vraiment très belle et tous les garçons lui couraient après. Mais Marilyn ne s’intéressait qu’à ses études. Et, pour tout vous dire, moi, je m’en fichais. Je n’avais aucune idée de ce que je pourrais faire. D’ailleurs, ce n’était pas ce qui me préoccupait le plus. La sonnerie retentit, et le reste de la journée passa rapidement.

2.

En rentrant chez moi, je déposais mes affaires dans ma chambre et m’y enfermais, comme chaque soir. Mes parents étaient là, mais c’était comme si j’étais seule, ou comme si je n’existais pas. Et encore ce soir, ils s’engueulaient.
Le lendemain, au lycée, comme tous les matins, Olson essayait de draguer quelques nanas dans l’espoir d’avoir enfin une petite copine. Et comme tous les matins, il ne savait pas y faire avec elles. Et ainsi, il commençait la journée avec son