Les typologies de l'organisation sociale
I) Louis Dumont : « Société holiste/société individualiste » in « Homo hierarchicus » (1966) et « Essai sur l’individualisme » (1983) II) Ferdinand Tönnies : « Communauté et société » in « Communauté et société (1877) III) Emile Durkheim : « Solidarité mécanique/solidarité organique » in « De la division du travail social », Livre I. (1893)
« Deux configurations s’opposent immédiatement, qui caractérisent respectivement les sociétés traditionnelles et la société moderne ». Dans les premières, comme par ailleurs dans la République de Platon, l’accent est mis sur la société dans son ensemble, comme Homme collectif ; l’idéal se définit par l’organisation de la société en vue de ses fins ‘et non en vue du bonheur individuel) ; il s’agit avant tout d’ordre, de hiérarchie, chaque homme particulier doit contribuer à sa place à l’ordre global et la justice consiste à proportionner les fonctions sociales par rapport à l’ensemble. Pour les modernes au contraire, l’Être humain c’est l’homme « élémentaire », indivisible, sous sa forme d’être biologique et en même temps de sujet pensant. Chaque homme particulier incarne en un sens l’humanité entière. Il est la mesure de toutes choses. Le royaume des fins coïncide avec les fins légitimes de chaque homme, et ainsi les valeurs se renversent. Ce qu’on appelle encore « société » est le moyen, la vie de chacun est la fin. Ontologiquement la société n’est plus, elle n’est plus qu’un donné irréductible auquel on demande ne point contrarier les exigences de liberté et d’égalité…»
Louis DUMONT, « Homo hierarchicus, le système des castes et ses implications, » Introduction
« Il ya deux sortes de sociétés. Là où l’individu est la valeur suprême, je parle d’individualisme ; dans le cas opposé, où la valeur se trouve dans la société comme un tout, je parle de holisme. En gros, le problème des origines de l’individualisme est de savoir comment, à partir du type général des