Les vampires attaquent !
Réflexions sur une mythologie 2010 Stéphanie SAUGET
Les vampires sont parmi nous – dans les romans, les films et les séries télévisées. Mais, par rapport au XVIIe siècle, ces êtres assoiffés de sang ont bien changé : débarrassés de leurs aspects les plus inquiétants, ils ne sont plus forcément d’odieux criminels. Le vampire « commercial » actuel est un héros romantique, défenseur de la veuve et de l’orphelin, mais aussi le crypto-symbole de toutes les altérités visibles.
Recensé : Jean Marigny, La Fascination des vampires, Paris, Klincksieck, coll. « 50 questions », 2009.
Le premier volume de la Saga du désir interdit de Stephenie Meyer, plus connu sous le nom de Twilight, s’est vendu à plus de 18 millions d’exemplaires dans 37 pays, et à plus de 8,5 millions d’exemplaires simplement aux États-Unis. En 2008, l’auteure a été classée 49e dans la liste des 100 personnes les plus influentes du Time Magazine. Une adaptation cinématographique de Fascination est sortie aux États-Unis le 20 novembre 2008 et le 7 janvier 2009 en France. Dès le mois de novembre 2009 sortait un deuxième épisode, Tentation, qui a remporté un succès mondial. Les autres films du cycle débarqueront bientôt sur nos écrans. À la télévision, les séries consacrées aux vampires connaissent également un grand succès : True Blood d’Allan Ball, diffusée aux États-Unis, au Canada et en France depuis 2008, en Belgique et en Suisse depuis 2009, ou Vampire diaries, diffusée aux ÉtatsUnis depuis septembre 2009.
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Il y a donc une recrudescence d’intérêt médiatique pour les vampires – vieilles créatures dont l’origine se perd dans les légendes –, intérêt que l’on observe aussi chez les éditeurs, lesquels ont commandé des remix de classiques de la littérature anglaise. Certains crient déjà au sacrilège. En avril 2009, les lecteurs anglais ont ainsi pu se plonger avec délices dans Pride and Prejudice and Zombies, une relecture d’Orgueil et Préjugés de Jane Austen dans