Les villes au xix eme siecle
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Yankel FIJALKOW Maître de Conférences Université Paris 7 La fin des Trente Glorieuses a rappelé l’existence du mal-logement qui désigne aujourd’hui en France, plus de trois millions de personnes habitant des logements surpeuplés ou sans confort, des habitations de fortune, des garnis et hôtels meublés1. Le souci de l’affichage politique, ou celui de « coller avec de nouvelles réalités » a permis l’apparition de nouveaux termes (« logement décent », « habitat indigne »2), supposés renouveler les pratiques professionnelles, intégrer des procédures non coordonnées et gagner en efficacité. Quoiqu’il en soit, ces stratégies de désignations de l’objet renvoient à des analyses différentes de la cause du mauvais logement. Car si le mauvais logement est connu dès l’Antiquité, sa causalité n’en reste pas moins discutée : est-il le reflet de modes de vie non conformes ou renvoie t-il à l’inhabitabilité du cadre bâti ? Deux voies d’analyse, deux modalités d’action publiques conduisant à stigmatiser des populations sur la base du cadre bâti qu’elles habitent et auxquelles les experts sont inéluctablement impliqués. Ainsi, l’historien et le sociologue ne sont guère surpris par les démarches lexicales des pouvoirs publics qui, concernant le logement dit insalubre, renvoient à un siècle et demi de débats parlementaires3. Néanmoins la diversité du vocabulaire employé à différentes époques selon les groupes d’acteurs, reste une énigme de la recherche : selon quels facteurs varie t-il ? Quel rôle remplissent les démarches descriptives du phénomène ? L’enjeu de ces questions renvoie inéluctablement au processus d’universalisation des perspectives qui s’opère par l’action de l’Etat en interaction avec les visions singulières des groupes locaux4 . Les opérations de totalisation par
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hal-00444059, version 1 - 19 Jan 2010
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