Les mouches, sartre, acte iii scène 7
10. Remords ? En tout cas, le personnage semble déchiré et se montre moins déterminé qu’il ne le pensait. L. 11 paraît confirmer cette idée : cf. G.N. « notre mère » qui dit l’affection et contraste avec « l’autre » l. 8 + répétition (exprimant la stupéfaction?) de la proposition « il l’a frappée » qui encadre « C’était notre mère ». « Frappée » dit le geste violent (violence soulignée par le pluriel des « cris » de Clytemnestre) et rappelle « épée ». Électre est abasourdie, cf. présentatif et phrase assertive à valeur de bilan, sans émotion, au présent d’énonciation « mes ennemis sont morts ». La métaphore concrète, physiologique du cœur « serré dans un étau » (13) montre que l’héroïne est torturée par les remords et les …afficher plus de contenu…
Transition avec l’interrogative qui envisage la possibilité de l’aveuglement, de l’erreur, d’un défaut de connaissance de soi-même. Mais Électre se reprend et balaie ses incertitudes : cf. phrase brèves, exclamatives et répétitives l. 14 qui renforcent son courage (cf. négation « je ne suis pas lâche ! ») et lui permettent de reprendre pied. Reprise de la formule « je l’ai voulu » (2 et 15) et passage du subjonctif à l’indicatif (« que je le veuille encore » 2-3 à « je la veux encore » 15) qui montre sa certitude retrouvée. Sa haine envers Égisthe est consacrée par les métaphores dépréciatives « porc immonde » et « regard de poisson mort », images bestiales, la position de soumission (« couché à mes pieds ») et le tutoiement méprisant du cadavre (16). La didascalie (16) signale qu’Électre ne doute plus et peut affronter la vérité de la mort : elle n’est plus troublée