L'homme est un animal utopique, humanisme et humanisme
Entretien avec Miguel Abensour Sonia Dayan-Herzbrun, Anne Kupiec, Numa Murard
La Découverte | « Mouvements »
2006/3 no 45-46 | pages 71 à 86 ISSN 1291-6412
ISBN 2707148962
DOI 10.3917/mouv.045.86
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-mouvements-2006-3-page-71.htm
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C’est reconnaître qu’il convient d’articuler soigneusement les deux livres, dans la mesure où le second, la description de l’île d’Utopie, ne peut prendre sens qu’à la lumière du Livre I, qui contient les principes de lecture du second. Tout autre mode de lecture est barbare, incapable qu’il est de respecter les règles de fonctionnement d’un jeu à la fois politique et savant. De surcroît, on observe au cours du dialogue de conseil entre Raphaël Hytlodée et
Thomas More le surgissement d’un élément nouveau. En effet, lorsque que le voyageur-philosophe Raphaël refuse de devenir le conseiller du
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De ce point de vue, il ne me paraît pas extravagant de rapprocher jusqu’à un certain point Thomas More de Machiavel qui, dans le cha- pitre XV du Prince (1513), critique les inventeurs de républiques imagi- naires. Surtout si l’on fait apparaître un troisième personnage, Savonarole, le « prophète désarmé », selon Machiavel. Or le travail de Thomas More, par la voie de L’Utopie, n’est-il pas de recueillir la « vérité » de Platon, la
« vérité » du christianisme et de prendre en même temps ses distances