Topo général sur rabelais
- La première éducation de Gargantua, sous la houlette de Thubal Holopherne et de Jobelin Bridé étudie des ouvrages de seconde main ( histoire sainte, traités de morale, grammaire latine, compilations historiques) réécrits par des théologiens. La méthode consiste en un apprentissage par cœur. Tout y est mécanique et sans lien avec la réalité. Pas d’exercice physique ni d’hygiène.
C’est une satire qui est surtout destinée à alimenter le discours opposé :
- La deuxième éducation n’est plus empreinte de formalisme : elle met en valeur l’esprit critique. La foi n’est plus mécanique mais personnelle et vivante. Le sport et la diététique sont importants. On instruit parallèlement le corps et l’esprit. La lecture consiste dans l’élection d’un sens. L’éducation n’est plus l’apanage de l’Église mais tend à devenir laïque.
= même s’il s’agit d’une éducation de géant qui tend à faire rire, au delà des aspects caricaturaux se dégage un mélange de conservatisme et de renouveau humaniste.
THÉLÈME
La fondation de Thélème fait intervenir un autre mode d’éducation qui complète le précédent : Gargantua posait le problème d’une éducation individuelle, avec Thélème on pense une éducation collective.
Thélème est une école pour former des courtisans accomplis : les individus semblent destinés à être les ornements de la cour d’un monarque : ils sont dans la continuité de la chevalerie courtoise et préfigurent « l’honnête homme » du siècle suivant.
On n’y trouve pas le désir d’érudition humaniste : l’activité est avant tout distrayante : on chasse, on coud, on se baigne…
⇒ pas de cohérence entre l’éducation de Gargantua et l’éducation des thélémites. Gargantua a mené une vie laborieuse pour acquérir un savoir universel, les thélémites mènent une vie de loisir et de luxe.
⇒ Le programme d’éducation de Rabelais ne peut atteindre un traité pédagogique : il y a des incohérences. Mais il témoigne