On définit souvent la liberté comme l'absence de contraintes, la liberté de faire ce que l'on veut, à condition d'être un homme libre. La liberté est alors l'absence d'obstacles. Or, autrui peut lui-même être présenté comme une certaine forme d'obstacle, puisque il m'empêche, indirectement, de faire tout ce que je veux. Il semble alors légitime de s'interroger sur la véritable valeur d'autrui quant à sa relation avec la liberté. Limite t il ma liberté, ou au contraire est il une condition nécessaire à ma liberté? Définir la liberté par le libre arbitre, c'est-à-dire " puissance que nous avons de faire ou de ne pas faire quelque chose " ( Bossuet ), c'est affirmer que ma Volonté est libre, qu'elle est exempte de tous déterminismes extérieurs Il faut donc considérer autrui comme part entière de mon existence. Par lui, je vais être forcé de me contraindre à des lois morales et politiques qui ne sont l'affaire que d'autrui. S'il existe des lois, c'est bien à cause d'autrui. La loi me dit de ne pas griller le feu rouge, c'est pour ne pas tuer autrui, la loi me dit de ne pas tuer, c'est pour ne pas porter atteinte à la vie d'autrui
Autrui est donc à la fois une limite et une condition à ma liberté, puisque c’est par lui que je pourrais intégrer la société, même si cela doit se traduire par des conflits perpétuels.
La relation avec autrui, même si elle est emprise de violence et de politique, semble être donc une condition nécessaire à la liberté de l'homme. Il semble pourtant réducteur de ne considérer la relation entre moi et autrui que par les formes de la violence et du pouvoir. N'y a-t-il pas d'autres moyens plus humains pour qu'autrui et moi atteignons cette liberté?
Certes, la loi m’empêche de faire tout ce que je veux, mais, surtout, elle me protège des empiétements de la liberté d’autrui sur la mienne. La loi favorise plus ma liberté qu’elle ne la limite. C’est une contrainte libératrice. Sans loi, il n’y