Literature
Le mot « comique» se trouve associé à deux notions. D'une part, on parle de comique par référence au genre de la comédie; d'autre part, on l'associe au rire: est dit comique ce qui déclenche le rire, mais la comédie ne fait pas toujours rire. La registre comique dont nous parlons ici correspond au second sens, même si certains extraits qui l'illustrent sont eux-mêmes issus du théâtre. Analyser les raisons pour lesquelles rient l'auditeur d'une histoire drôle, le lecteur d'un texte humoristique, le spectateur d'un sketch est une tâche difficile: parfois, ce qui fait rire les uns ne fait pas du tout rire les autres... On peut donc considérer qu'il y a des conditions favorables à la naissance du rire, indépendamment de ce qui est supposé drôle.
Néanmoins, on peut chercher ce qui, de manière assez régulière, peut déclencher l'hilarité du lecteur ou du spectateur: voir quelqu'un rater une marche et tomber fait rire, parce que c'est là un événement inattendu par rapport à un fonctionnement normal et déjà anticipé. Le comique vient alors de la surprise et d'un décalage. Le rire vient aussi de l'imagination, qui crée des images et anticipe sur la suite. Enfin, parmi les procédés d'écriture, le décalage entre des images, des sens et des mots, l'enchaînement mécanique, l'accumulation, la répétition peuvent créer ou souligner un manque de logique ou une fausse logique, mettre en relief des effets inattendus qui déroutent, et font rire ou sourire.
On a pu, de cette manière, répertorier plusieurs facteurs propres à provoquer le rire: dans le quiproquo ou le malentendu, deux interlocuteurs ne s'entendent pas sur le sens des mots, ou utilisent les mêmes mots dans des sens différents, ou n'ont pas la même connaissance de l'identité d'une personne, du sens de sa présence, de la nature de ses fonctions... II s'agit là de comique de mot ou de comique de situation. Ces deux formes de comique sont souvent indissociables, la situation mise en scène entraînant