Littérature et subjectivité
La subjectivité est « ce motif omniprésent qui se manifeste partout où est la relation sociale, dans la variation infinie de ses jeux » disait Jocelyn Benoist et il est vrai que la subjectivité, vu comme caractérisation de ce qui est personnel et comme affirmation du sujet, du « moi » s’impose à nous sans que nous puissions nous y opposer. Jules Romains disait à ce propos : «dans toutes les littératures, les auteurs subjectifs ont été nombreux. Et c’est une vérité élémentaire que de dire qu’en un sens tout écrivain est subjectif, quels que puissent être ses efforts pour éliminer le coefficient personnel dans la peinture qu’il fait des choses et de l’homme ». Il ne déroge pas à cette règle à caractère presque transcendant et affirme que chaque écrivain, de n’importe quels pays, époque, ou courant littérature n’est épargné par ce filtre déformant. La thèse de l’auteur est exprimée dans la deuxième phrase du sujet donné, soit que la subjectivité en littérature est universelle et commune à tous les auteurs même s’ils sont d’horizons complètement différents. Nous allons donc nous demander comment les écrivains ont tenté de contourner la transcendance de la subjectivité littéraire pour tenter d’atteindre une objectivité partielle ou bien comment l’ont-ils assumé pour s’en servir comme d’un atout ? Bien que la subjectivité s’impose à l’auteur, il va dans certains cas produire les efforts nécessaires pour tendre vers une objectivité partielle ; dans d’autres cas de figures, il va s’en servir comme originalité.
La subjectivité de l’auteur s’exprime particulièrement dans le genre poétique et plus encore dans la poésie lyrique qui est la forme littéraire la plus aboutit en ce qui concerne l’expression du « moi », du ressenti immédiat du locuteur. Elle est utilisée pour exprimer les sentiments personnels du poète, souvent amoureux avec une abondance de marque de la subjectivité. Le poète ou la poétesse va chanter ses émotions, ses malheurs ou ses joies