De prime abord, François Ricard dénonce le conformisme des baby-boomers grâce à la multitude. Du côté matériel, l’individu s’apparente à ses semblables par l’image qu’il projette : « … à ne rencontrer autour de lui que d’autres individus semblables à lui, ayant le même âge, portant les mêmes vêtements, écoutant les mêmes disques, fréquentant les mêmes cafés-terrasses… » (p.213, l.44 à 47). L’énumération des traits communs entre les individus apporte un souci de précision. Elle permet de comprendre que ce ne sont pas des coïncidences s’ils se ressemblent à ce point, mais bien que cela constitue un mouvement conformiste. Du côté immatériel, les baby-boomers n’arrivent pas à exprimer leurs propres opinions : « Tout ce qu’ils font, tout ce qu’ils éprouvent, tout ce qu’ils pensent, ils sont invariablement une foule à le faire, l’éprouver, le penser. Leur cadre de vie, leur milieu naturel, c’est la multitude.» (p.212, l.28 à 31). L’utilisation de l’adverbe « invariablement » par Ricard montre qu’il paraît inévitable que tous les individus pensent de la même façon et ressentent les mêmes choses puisqu’ils adhèrent au conformisme. Bref, le côté matériel et immatériel de la multitude prouve que l’auteur révoque le conformisme.
Dans le même sens, François Ricard dénonce le narcissisme comme forme de conformisme. D’une part, les baby-boomers deviennent conformistes à un point tel que l’intimité de chacun devient affectée : « … l’attitude narcissique est le contraire même de l’expérience vécue par la génération lyrique, si nombreuse en vérité, si densément peuplée de garçons et de filles que tout repli sur soi, toute solitude individuelle en devient impossible. » (p.212, l.6 à 9). L’auteur utilise l’adjectif « impossible » pour permettre au lecteur de percevoir les côtés plus difficiles du conformisme. Il veut montrer qu’il n’existe aucune chance de se sentir seul puisque tout le monde se ressemble. D’une autre part, le passage de l’individu au groupe est une phase à