Lomajan
La Boétie est né à Sarlat en 1530 et fait ses études au collège de Guyenne à Bordeaux. Il est nommé conseiller au parlement de Bordeaux en 1553 où il rencontrera Montaigne : c’est le début de leur amitié. C’est un partisan de l’autorité royale, c’est un conservateur : il dénonce ici non la royauté mais la tyrannie. Montaigne à la mort de La Boétie, renonce à publier Le Discours car les polémistes protestants l’utilisent comme pamphlet contre la monarchie sous un titre postum Contr’un. Réquisitoire contre la tyrannie, plaidoyer pour la liberté, le Discours illustre l’intérêt des humanistes pour la réflexion politique. Dans ce texte, nous étudierons le but didactique de La Boétie ainsi que les divers procédés argumentatifs mis en oeuvre. Nous verrons aussi dans ce discours les caractéristiques d’un humanisme commençant ...
Le Discours de la servitude volontaire constitue une remise en cause de la légitimité des gouvernants, que La Boétie appelle « maîtres » ou « tyrans ». Quelle que soit la manière dont un tyran s'est hissé au pouvoir (élections, violence, succession), ce n'est jamais son bon gouvernement qui explique sa domination et le fait que celle-ci perdure. Pour La Boétie, les gouvernants ont plutôt tendance à se distinguer par leur impéritie. Plus que la peur de la sanction, c'est d'abord l'habitude qu'a le peuple de la servitude qui explique que la domination du maître perdure. Ensuite viennent l'idéologie (que Marx appellera opium du peuple[réf. nécessaire]) et les superstitions. Mais ces deux moyens ne permettent de dominer que les ignorants. Vient le « secret de toute domination » : faire participer les dominés à leur domination. Ainsi, le tyran jette des miettes aux courtisans. Si le peuple est contraint d'obéir, les courtisans ne doivent pas se contenter d'obéir mais aussi devancer les désirs du tyran. Aussi, ils sont encore moins libres que le peuple lui-même, et choisissent volontairement