Lorenzaccio, acte v, sc.7
Introduction : 7 scène après le meurtre du duc, Lorenzo apparaît ici pour la dernière fois. L’émeute des étudiants a été jugulée et le Côme de Médicis, « le planteur de chou », a été élu. Il révèle donc ses désillusion, son sentiment d ‘échec à Philippe. On assiste à une dramatisation de l’espace scénique puisque Philippe veut empêcher le jeune homme d’aller se promener, tout en l’incitant à quitter l’Italie. Ainsi, l’espace semble se resserrer autour de Lorenzo : comment Musset arrive-t-il à nous faire percevoir cette atmosphère ?
I. Le discours d’un condamné à mort.
- Impression de Lorenzo de subir un double arrachement à Venise : il a débarrassé Florence de son tyran, et a abandonné sa mère, malade. Après la cotte de mailles, la lettre apparaît comme un objet théâtral funeste qui le pousse à rechercher la mort. Aussitôt après qu’il ait pris la parole pour annoncer à Philippe le décès de sa mère, il enchaîne sur sa proposition suicidaire : « venez donc faire un tour de promenade, Philippe » ; dans laquelle, il semble d’ailleurs l’inclure… - A la lettre fait écho « la proclamation de mort » évoquée par Philippe. Lorenzo rappelle, en les démultipliant, ses autres condamnations à mort ; le temps aussi sera élargi avec l’imparfait : « j’allais tuer », le passé composé : « ma tête a été mise à pris », le présent : « il est naturel qu’elle le soit dans toute l’Italie » ; sa démesure, son besoin d’infini, sentiments du héros romantique, se lisent dans la « condamnation éternelle aux carrefours de l’immensité » - Son désir aliénant de mourir se traduit par un sentiment de vide avec les métaphores des machines : « de fer blanc » et « à meurtre » qui le déshumanisent, et celle qui le vieillit « je suis plus vieux que le bisaïeul de Saturne. » L’oxymore de Philippe « votre gaieté est triste comme la nuit » souligne les contradictions d’un Lorenzo tiraillé entre ce qu’il est, ce qu’il voudrait être, et l’image qu’il donne,