Mises en scène de "Lorenzaccio", de Musset: la suppression de l'acte V
Il est arrivé que certains metteurs en scène suppriment l’acte V, pour plusieurs raisons, dont une mettant Lorenzo au premier plan. En effet, dans le dernier acte, Lorenzo est poursuivi par la justice pour le meurtre du duc et désigné comme le responsable de la déchéance de Florence sous les ordres d’Alexandre. De là, les avis de recherche fusent, les récompenses pour sa tête sont plutôt importantes, de sorte que même le peuple le traque. Accusé et sali, Lorenzo n’est plus rien. Il œuvrait pour le bien de Florence, mais son passé de débauche s’est confondu avec le présent, le rattrapant bien vite. La suppression de l’acte V permet de supprimer la salissure que Lorenzo endure, ainsi que son meurtre, qui choquera Philippe, des frappes dans le dos : il n’y a rien de plus lâche. En s’arrêtant à la fin de l’acte IV, le spectateur continue de penser au rêve de Lorenzo car la pièce s’achève dans ce cas sur le meurtre du duc, la victoire de Lorenzo sur son cousin. Clore la pièce à la fin de l’acte IV permet de laisser l’espoir au spectateur que les agissements de Lorenzo n’étaient pas vains. En effet, sans acte V, où Lorenzo est totalement détruit, où le cardinal finit par arriver à ses fins et où un nouveau duc est élu, la République de Florence semble triompher. Si Lorenzo n’est pas décrédibilisé, il devient le « Brutus » qu’il a toujours cherché à être et permet effectivement