Loup-table
1939-1947

« Victor Brauner seul alors a tablé sur la peur et il l’a fait au moyen de la table que l’on sait hurlant derrière à la mort et se prévalant de bourses génitales bien remplies » André Breton, entre chien et loup 1946. Loup-table, une œuvre hybride entre l’objet et l’animal, la table et le renard. Imaginé par Victor BRAUNER en 1939,

Les origines de l’œuvre
La double date de l’objet indique, pour la première le moment de conception de cet hybride qui figure dans deux tableaux de 1939 sous forme quasiment identique : Fascination, résume la bataille des sexes comme vu à la psyché de Brauner, un fantôme-femme est assise à un loup-table mâle, et Espace psychologique, on assiste au moment où une table se transforme en loup, comme un homme en loup-garou. Pour la seconde, l’effet de ces tableau est si impressionnant que André Breton demanda à Brauner d’en faire un objet pour l’exposition surréaliste de 1947 chez Maeght. Brauner ne trouvera pas de loup empaillé chez les taxidermistes mais un renard, si bien que le loup-table pourrait s’appeler le renard-table.

Loup-table et le surréalisme
Loup- table constitue un objet proche du ready-made avec sa table fabriquée en série, mais introduisant avec le renard naturalisé un « objet trouvé », notion propre du surréalisme : il s’agit d’un objet qui s’impose de lui-même à la sensibilité du spectateur grâce à une forte connotation symbolique qui est pour Brauner : la mort ou la peur. Les objets surréalistes sont tous détournés de leur usage habituel, se prêtent à un minimum de fonctionnement mécanique et sont basés sur les fantasmes et représentations susceptibles d’être provoqués par la réalisation d’actes inconscients. De tels objets nous font croire en l’irréel.

L’œuvre
Loup-table, cette objet qui semble sortir tout droit d’un conte pour enfant, est constitué d’éléments distincts : une table et plusieurs parties de l’anatomie d’un renard (sa tête, sa queue et son postérieur). Au premier abord